Dans un contexte où les policiers de notre pays sont au coeur de débats souvent passionnés, il nous a paru intéressant de donner la parole à Michel Thooris, secrétaire d’un syndicat peu connu, et pourtant fort intéressant…
En 2005, j’avais demandé l’intervention de l’armée dans les banlieues
Riposte Laïque : Vous êtes secrétaire du syndicat France Police. En quoi vous différenciez-vous des autres syndicats de police ?
Michel Thooris : En 2005, j’ai demandé l’intervention de l’armée dans les banlieues. A l’époque, les émeutes n’avaient pas de caractère social, il s’agissait bien d’une intifada aux cris d’Allahou Akbar. Il y a plus d’une décennie, je dénonçais déjà la distribution massive du protocole des Sages de Sion dans les quartiers. La différence entre nous et les autres syndicats appartenant tous à l’Establishment ? Contrairement à eux, nous n’avons pas découvert l’état de la société française et la menace terroriste le 7 janvier 2015. Monsieur Patrick Kanner vient de s’apercevoir que la France compte une centaine de Molenbeek. Moi, en 2004, j’alertais les pouvoirs publics sur le Francistan en référence au Londonistan. Nous pouvons donc dire que France Police est un syndicat d’anticipation, visionnaire. Nous disons la vérité, c’est notre marque de fabrique pendant que les autres jouent la carte du piston pour faire entrer des adhésions.. Le politiquement correct a tué le syndicalisme policier mais nous, nous sommes encore vivants.
Les islamo-gauchistes ont pris le contrôle du pays
Riposte Laïque : Quel est votre regard sur la situation française, marquée par un paradoxe étonnant : vos collègues sont de plus en plus violemment agressés, et pourtant, une campagne de presse vous fait passer pour les agresseurs…
Michel Thooris : C’est une ultra-minorité de personnes qui a gagné la guerre de la communication en France. Les islamo-gauchistes, comme les a qualifiés Jean-Christophe Cambadelis, ont pris le contrôle politique, médiatique et idéologique du pays. C’est eux qui imposent la dictature de la pensée unique et sont responsables du déclin de la France. Ils se rêvent en fossoyeur de la Nation française qu’ils exècrent. La mise en bière de la civilisation judéo-chrétienne est l’aboutissement de leur totalitarisme idéologique. La doctrine no border visant à permettre à tous citoyens du monde de venir s’installer librement dans l’Espace Schengen est le but ultime de leur combat.
La police française n’a pas le centième des droits accordés aux policiers américains
Riposte Laïque : Deux événements illustrent cette situation. Un CRS, coupable d’avoir donné un coup de poing à un étudiant, va se retrouver au tribunal. Et le policier qui a failli mourir brûlé dans sa voiture, lors de l’agression des antifas, à Paris, a été décoré pour ne pas s’être servi de son arme. Ces deux faits suscitent quelle réaction, chez vous ?
Michel Thooris : Lorsqu’une personne lambda donne un coup de poing à une autre personne lambda, il risque tout au plus des poursuites devant le tribunal de police qui ne peut prononcer qu’une simple peine d’amende mais pas de peine d’emprisonnement. Lorsqu’il s’agit d’un policier qui donne le même coup de poing, il risque le tribunal correctionnel avec un mandat de dépôt à la clef et la case prison. Qui fait les lois ? Le Parlement. Ils ont accordé les mêmes droits aux mis en cause qu’aux USA par contre la police française n’a pas le centième des pouvoirs accordés aux policiers américains. Là encore, c’est l’idéologie islamo-gauchiste qui a malheureusement influencé nos lois.
Le pire ministre de l’Intérieur, cela a été Sarkozy
Riposte Laïque : A Riposte Laïque, nous considérons que Cazeneuve, qui a déposé par ailleurs quatre plaintes contre notre site, est le pire ministre de l’Intérieur de la Cinquième République. Partagez-vous ce jugement, et comment vos collègues jugent-ils, en général, ce ministre ?
Michel Thooris : Non, je ne partage pas votre opinion. Le pire de tous les ministres de l’Intérieur de la cinquième République, c’est Sarkozy. Cazeneuve est arrivé à la tête d’un ministère exsangue, ravagé par Sarkozy et Guéant dans une France où, comme l’a dit le ministre de la Ville, il y a des centaines de Molenbeek. De surcroît, notre pays est frappé par une vague d’attentats sans précédent. Cazeneuve doit faire face à cette situation gravissime mais toutes les armes juridiques et politiques lui ont été retirées par ses amis. C’est un peu comme si vous deviez opérer et soigner un patient atteint d’un cancer généralisé avec pour seul instrument une cuillère et pour seul traitement, un tube d’homéopathie. Lorsqu’il faudrait incarcérer tous les Français ayant participé aux crimes de guerre commis par Daesh en Syrie ou en Irak, monsieur Cazeneuve, pour faire plaisir aux islamo-gauchistes, met en place des stages ouverts de déradicalisation avec des psychologues.. C’est un problème politique, pas un problème de personne.
Si les trois antifas avaient été des « Manif pour Tous »…
Riposte Laïque : Trois des quatre antifas arrêtés, qui ont agressé vos deux collègues à Paris, le jour de votre dernière manifestation, sont aujourd’hui en liberté. Révolté ?
Michel Thooris : Je ne souhaite pas commenter une décision de justice. Toutefois, je m’interroge sur un point. Si les auteurs de ces violences avaient été des militants de la Manif pour tous, quel aurait été le traitement médiatico-judiciaire de cette affaire ?
Nous allons déposer plainte contre Nicolas Gardères
Riposte Laïque : Hier, sur un plateau de télévision, lors d’une émission de nos amis de TV-Libertés, l’avocat Nicolas Gardères a tenu des propos très violents à l’égard de votre profession, expliquant que les policiers faisaient ce métier pour la jouissance que procure le fait de tuer ou de tabasser. Quelle est votre réaction ?
Michel Thooris : le Syndicat France Police a saisi maître Versini pour qu’il dépose plainte au nom de notre organisation professionnelle contre ce monsieur. Je ne commenterai pas davantage les propos de monsieur Gardères. Je laisse le soin à notre avocat et à la justice de le faire.
Désobéir aux ordres serait trahir le pays
Riposte Laïque : Que pensez-vous de cette phrase : au bout d’un moment, obéir, c’est trahir ?
Michel Thooris : Nous considérons que notre honneur c’est de servir et d’obéir. Les lois sont votées par le Parlement qui a été élu par le peuple Français. Le gouvernement actuel est légitime, il tient ses pouvoirs du peuple. La police, respectueuse de la Constitution, restera quoi qu’il arrive fidèle à ses engagements vis-à-vis de la Nation et de son Président. Notre action judiciaire continuera de s’accomplir sous le contrôle et l’autorité du procureur de la République en enquête préliminaire ou de flagrance et sous le contrôle du juge d’instruction en commission rogatoire. Nous poursuivrons notre action de police administrative sous les ordres et le contrôle du ministre de l’Intérieur et des Préfets. Désobéir serait trahir notre pays. Obéir, c’est précisément le servir.
Propos recueillis par Pierre Cassen