La vague de suicides qui frappe notre profession démontre toute la difficulté d’être policier aujourd’hui. Il est urgent de réformer en profondeur notre institution pour améliorer les conditions de travail et de vie des personnels. Si vous me faites confiance, je porterai au scrutin du 4 décembre 2014 au nom du syndicat FRANCE POLICE un projet réaliste de redressement de notre institution.
Réformer les corps et carrières tout d’abord. La réforme de 2004 est un échec cuisant, elle n’a finalement profité qu’à quelques-uns, souvent syndiqués. Aujourd’hui, cette réforme est responsable de la saturation complète du système d’avancements.
Il faut donc réformer pour fluidifier les carrières et ouvrir de nouvelles perspectives.
Je propose la création d’un corps de catégorie C composé d’adjoints de sécurité recrutés sans concours en contrats à durée indéterminée avec une possibilité d’évolution de carrière et de salaire sur trois grades sur obtention d’examens professionnels. Adjoint de sécurité 1er échelon, 2e échelon, 3e échelon et échelon exceptionnel.
Un corps de catégorie B, composé de gardiens de la paix recrutés en externe sur concours avec une possibilité d’évolution de carrière et de salaire sur quatre grades sur obtention d’examens professionnels. Brigadier, brigadier-chef, lieutenant de police et capitaine de police.
Création d’un corps de catégorie A, composé de lieutenants de police recrutés en externe sur concours avec une possibilité d’évolution de carrière et de salaire sur quatre grades. Capitaine de police, commandant de police, commissaire de police, commissaire divisionnaire de police.
Les emplois jeunes d’adjoints de sécurité créés en 1998 sont devenus aujourd’hui indispensables. Une large partie des missions confiées aux ADS était auparavant dévolue aux policiers auxiliaires, tout aussi indispensables. Il faut sortir de la précarisation cette catégorie de personnels, pérenniser ces emplois et ouvrir des perspectives d’évolution de carrière et salaire aux adjoints de sécurité qui n’arrivent pas à réussir le concours de gardien de la paix.
Cette réforme offrirait aux gardiens de la paix la possibilité de basculer en catégorie A sans concours à partir du grade de lieutenant de police et même de terminer leurs carrières au grade de capitaine de police. Le grade de major doit naturellement être supprimé étant donné l’opacité des nominations à ce grade.
Enfin, cette réforme éviterait d’avoir des commissaires de police sans aucune expérience professionnelle à la tête des services sachant que pour devenir commissaire il faudrait obligatoirement passer par les grades de lieutenant, de capitaine et de commandant. Une nouvelle perspective de carrière s’ouvrirait ainsi pour les lieutenants et le chevauchement entre les corps de catégorie B et A sur les grades de lieutenant et capitaine renforcerait la cohérence de la chaîne hiérarchique et la cohésion de notre institution pour recréer un véritable esprit de famille.
La mise en œuvre de cette réforme nécessiterait évidemment de renégocier l’ensemble des indices de tous les grades de chaque corps. Le passage de grade devrait être effectif dans l’année qui suit la réussite à un examen professionnel. Fini la saturation du système d’avancement. Lors du passage du grade de brigadier-chef à lieutenant, il n’y aurait pas lieu d’envoyer le fonctionnaire en formation initiale, les connaissances en lien avec la fonction ayant été acquises et validées par l’obtention d’un examen professionnel.
Le principe d’égalité serait ainsi respecté entre tous les personnels pour l’avancement. Fini les petits arrangements.
Il n’est plus acceptable d’attendre toute une vie pour muter. Il faut interdire les affectations en province dès la sortie d’école et limiter la création de postes d’adjoint de sécurité dans les départements les plus demandés pour fluidifier les mutations.
Il faut créer un droit au logement opposable. C’est-à-dire l’obligation faite à l’administration de proposer à chaque policier un logement décent dans un quartier sécurisé pour lui et sa famille à un loyer modéré calculé sur les revenus.
Il faut créer un droit à l’avancement opposable. C’est-à-dire l’obligation faite à l’administration de nommer dans le grade supérieur un fonctionnaire ayant réussi un examen professionnel dans l’année qui suit l’obtention dudit examen.
Il faut mettre un terme définitif au piston qui gangrène notre institution, on ne peut plus l’accepter.
Je propose de supprimer la prime au mérite souvent injustement attribuée à la gueule et de répartir son montant global à l’ensemble des policiers.
Il faut supprimer les subventions accordées aux syndicats. Un syndicat doit vivre des adhésions de ses membres, pas de l’argent public. On pourra répartir l’enveloppe globale de subventions accordées aux syndicats à l’ensemble des policiers et ainsi donner un petit coup de pouce à leur pouvoir d’achat.
Il faut supprimer le système de notations. Chaque année, trop de fonctionnaires voient leur note abaisser et / ou leur appréciation dévaluée par leur hiérarchie sur la base de critères purement subjectifs ou sur fond de règlements de compte.
Je propose également de supprimer le port apparent du matricule ainsi que la saisine en ligne de l’I.G.S. et de l’I.G.P.N. Ces deux mesures jettent le discrédit sur notre profession et affaiblissent notre action vis-à-vis des mis en cause.
Il faut redonner tout son sens à l’assermentation. Il n’y a pas lieu de demander à un fonctionnaire de s’expliquer sur une infraction qu’il a constaté même si sa réalité a été contestée par le mis en cause.
Je propose de supprimer la tenue « service général » et de doter l’ensemble des fonctionnaires de la tenue « maintien de l’ordre », mieux adaptée aux réalités des missions auxquelles les directions sont confrontées au quotidien.
Mes amis, tolérance zéro en matière d’outrages, de rébellions et de violences contre les A.F.P. ! Ces infractions doivent obligatoirement être jugées devant une chambre correctionnelle. Nous sommes opposés à toutes mesures alternatives comme le rappel à la loi, la convocation devant le délégué du procureur ou encore la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Ces infractions sont graves, elles doivent être jugées publiquement et pas dans les alcôves des tribunaux.
Je propose de revaloriser la prime OPJ de 50 € à 180 € par mois. Cette prime devra être versée à l’OPJ par le ministère de la justice qui règle bien 300 euros d’honoraires à l’avocat qui intervient lors d’une mesure de garde à vue.
Vous voyez mes amis, le projet que je souhaite porter avec mon bureau est fort et réaliste.
Les syndicats actuellement aux affaires ne défendent ni la profession ni les collègues. Ils passent leur temps à se critiquer entres eux, signent tout, ne s’opposent à rien. Les syndicats actuellement aux affaires portent l’entière responsabilité de la situation actuelle. Les collègues ont le droit de pouvoir voter pour autre chose que pour ces syndicats-là qui font partie intégrante du système.
Faire vivre le pluralisme syndical au sein de la police nationale, c’est tout le sens de notre candidature le 4 décembre 2014.
Si vous me faites confiance, je pourrai porter avec mon bureau et vous tous au nom de FRANCE POLICE ce beau projet ambitieux au service de nos collègues, de notre maison et de notre pays.