Le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a dénoncé mercredi la « patte » du Front national dans les manifestations de policiers, qu’il a qualifiées d' »hors la loi ».
« Le Front national aujourd’hui se camoufle dans la situation politique », a déclaré M. Cambadélis, lors d’un point-presse au siège du PS à Paris.
« Il n’intervient quasiment sur rien, même si nous avons vu sa patte dans les manifestations hors la loi qui se sont déroulées avec les forces de l’ordre hier », a-t-il poursuivi.
Épinglant également le député (LR) des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui a « pris partie » pour les policiers, M. Cambadélis a dirigé ses attaques vers Marine Le Pen, qui « manie tout à la fois la banalisation et l’excitation. »
M. Cambadélis, se référant au cortège de voitures de police qui a défilé dans la nuit de lundi à mardi « en haut des Champs-Élysées », s’est dit « pour le moins surpris » de voir « des policiers chargés de faire respecter l’ordre, être eux-mêmes facteurs de désordre ».
François Hollande a, de son côté, réaffirmé son « soutien » aux policiers, lors du Conseil des ministres, et appelé au dialogue. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, recevra mercredi après-midi les syndicats.
« Pas de +patte+ mais un soutien sans faille, face à un pouvoir qui a manifestement de la haine pour la police » a répliqué Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, sur Twitter.
Michel Thooris, membre du Comité central du Front national et secrétaire général du syndicat « France police » (0,95% des voix aux dernières élections professionnelles pour les personnels civils du ministère de l’Intérieur en 2014), a vu lui des « manifestations spontanées ou improvisées, marquées par un rejet de l’establishment, des syndicats majoritaires et des politiques ».
« Il ne faut pas y voir la patte de qui que ce soit », d’après celui qui conseillait Marine Le Pen en 2012 sur les questions de sécurité, mais « un malaise fort au sein de l’institution ».
Un autre dirigeant FN a « démenti » toute intervention du FN sur le sujet. Les policiers « ont un tel niveau de sympathie à notre égard que ça peut être perçu comme tel », a-t-il ajouté.
Un bon connaisseur de ces questions au sein du Front national s’est dit « ravi d’avoir certains de nos militants qui participent au mouvement », mais a décliné toute organisation par le FN : « On veut surtout pas donner l’impression d’une récupération du mouvement ».