Après avoir détruit la police judiciaire, les pouvoirs publics inaugurent 32.500 m² de locaux neufs aux Batignolles

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Le 36 quai du Bastion remplace désormais le mythique 36 quai des Orfèvres.

Derrière la façade, il serait intéressant de faire un petit sondage auprès des personnels du 36.

Préfèreriez-vous continuer à travailler dans les locaux vétustes de l’Île de la Cité avec les règles de procédure pénale d’avant 1995 ?

Ou..

Préférez-vous vos nouvelles conditions de travail aux Batignolles avec les dernières réformes pénales ayant détruit l’investigation ?

En deux décennies, l’Union européenne a pulvérisé la police moderne qui s’était lentement construite depuis l’accession de Fouché au ministère de la police générale en 1799.

1° Destruction du renseignement par la mise sous tutelle judiciaire des relations entre le policier et sa source :

– Interdiction de rémunérer son indic en off.

– Interdiction d’exercer une forme de pression psychologique sur sa source.

– Création d’un fichier judiciaire des « balances » qui décourage la plupart des indics sérieux de coopérer avec les services enquêteurs.

– Rémunérations dérisoires des sources par la Justice.

2° Destruction des moyens d’investigation permettant la manifestation de la vérité :

– Temps de garde à vue essentiellement consacré à accorder toujours plus de droits aux mis en cause au détriment de la recherche de la vérité.

– Introduction de la présence de l’avocat dans la plupart des actes de procédure, y compris en flagrance, visant à étouffer la manifestation de la vérité.

– Droit de se taire devant les enquêteurs.

– Impossibilité de mettre un peu de pression psychologique lors des auditions sous peine d’être accusé de tortures.

– Destruction de la théâtralité de la garde à vue permettant la libération de la parole des mis en cause et la confession d’aveux.

– Multiplication d’actes destinés à vérifier la mise en oeuvre des droits du mis en cause entraînant des nullités de procédures à la pelle, y compris en matière criminelle.

– Encadrement de plus en plus strict des moyens de surveillance et de filature (balises, captation de sons et d’images).

3° Remise en cause systématique du travail des enquêteurs par des avocats et des associations accusant les services d’investigation d’extorquer l’aveu et de ne pas respecter les règles de procédure.

4° Désacralisation de la vérité contenue dans le procès-verbal. Plus besoin d’une inscription de faux pour contester la force probante des actes d’investigations relatés en procédure sur les PV.

La police judiciaire a été assassinée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La fonction d’Officier de Police Judiciaire est dévalorisée.

L’entrée des collègues PJ du 36 dans les locaux des Batignolles ressemble plus à une mise en bière qu’à un renouveau de l’investigation.