S’attaquer aux pensions de réversion ne constitue pas seulement un recul social, il s’agit avant tout d’un grave recul sociétal, un acte de guerre contre la famille

argent retraite

Car oui, les pensions de réversion sont indéniablement dans le collimateur des pouvoirs publics et d’une Agnès Buzyn, dont le floue sur la question, ne laisse planer aucun doute sur les funestes projets gouvernementaux !

Travailler plus pour gagner plus ! Sarkozy l’avait promis.

Oui, depuis une décennie, dans la police, nous travaillons davantage. Mais avec l’inflation, nous avons largement perdu en pouvoir d’achat. Nous travaillons donc plus, mais gagnons moins !

Comme le policier n’est pas suffisamment pauvre aux yeux de nos dirigeants politiques, le gouvernement compte bien aussi s’attaquer directement au porte-monnaie de sa famille.

Un policier risque quotidiennement sa vie au travail pour se nourrir et assurer présentement les besoins vitaux des siens.

Le fruit de 166 trimestres de cotisations (soit 41,5 années de travail brut), abouti au paiement d’une pension de retraite bien méritée pour le policier.

S’il vient à décéder, le conjoint ou l’ex-conjoint survivant ainsi que l’orphelin de moins de 21 ans, touchent une pension de réversion (pension de veuvage dans le langage populaire).

L’article 38 du code des pensions civiles de militaires de retraite prévoit que les conjoints d’un fonctionnaire civil ont droit à une pension de réversion égale à 50 % de la pension obtenue par le fonctionnaire ou qu’il aurait pu obtenir au jour de son décès. Le total de la pension de réversion, quelle que soit la date de sa mise en paiement, et des autres ressources de son bénéficiaire ne peut être inférieur à celui de l’allocation servie aux vieux travailleurs salariés augmentée de l’allocation supplémentaire du fonds de solidarité vieillesse institué par les articles L 811-1 et L 815-2 du code de la sécurité sociale.

L’article 50 du code des pensions civiles et militaires de retraite prévoit qu’en cas de décès d’un fonctionnaire civil ou militaire par suite d’un attentat, d’une lutte dans l’exercice de ses fonctions, d’un acte de dévouement dans un intérêt public ou pour sauver la vie d’une ou plusieurs personnes, une pension de réversion est concédée aux conjoints. Lorsqu’un fonctionnaire de la police nationale est tué au cours d’une opération de police ou décède en service et est cité à l’ordre de la Nation, le total des pensions et, selon les cas, de la rente viagère d’invalidité ou de la pension militaire d’invalidité attribuables aux conjoints survivants et aux orphelins ne peut être inférieur à celui de la pension et de la rente viagère d’invalidité ou de la pension militaire d’invalidité dont le fonctionnaire ou le militaire aurait pu bénéficier.

Ce système est particulièrement juste.

Si l’on travaille pour subvenir aux besoins immédiats, on bosse aussi pour assurer son avenir et celui de sa famille.

Cette prévoyance est d’autant plus nécessaire lorsque la mort sépare les conjoints et prive les enfants de leurs parents.

En voulant remettre en cause le système des pensions de réversion, le gouvernement démontre son total désintérêt pour ce modèle social qu’est la famille.

Sans tomber dans le complotisme, nul doute que le lobby des assurances se frotte les mains et espère bien vendre de juteux nouveaux contrats en matière de prévoyance retraite pour compenser le désengagement de l’État.

Cette politique est particulièrement dangereuse sur le plan sociétal et tout à fait insupportable économiquement pour les ménages.