Le placement en garde à vue de notre collègue CRS démontre l’escroquerie de la prétendue réforme de la légitime défense du 28 février 2017 pourtant saluée par tous les syndicats de police.
Comme France Police l’avait déjà dénoncé à l’époque, il fallait supprimer dans la nouvelle loi les notions d’absolue nécessité et de proportionnalité.
La conservation de ces deux conditions très abstraites et subjectives ouvre une porte béante aux magistrats pour systématiquement remettre en cause la légitimité de l’usage du feu par le policier.
Or, un individu qui refuse d’obtempérer en forçant un barrage de police ou qui prend la fuite avec son véhicule en cours de contrôle est susceptible de facto de perpétrer des atteintes à la vie ou à l’intégrité physique d’autrui.
Ces individus prennent systématiquement tous les risques pour échapper aux policiers à tel point que la police nationale n’a plus le droit depuis bien longtemps de prendre en chasse les fuyards. On voit mal dans ce cas précis l’intérêt d’avoir conservé les notions de proportionnalité et d’absolue nécessité dans le texte.
Si le couple de collègues agressé à Othis mercredi soir avait fait usage de l’arme de service pour se défendre, il est fort probable que le caractère de légitime défense pour les deux policiers n’aurait pas été retenu. Pourquoi ?
Deux policiers contre deux agresseurs. C’est du 50/50. Et de surcroît les agresseurs n’ont pas fait usage d’une arme à feu au cours de l’agression. Dès lors, on aurait reproché à nos collègues une riposte disproportionnée en faisant usage de leur arme de service alors que les auteurs n’en avaient pas.
Voilà pourquoi la réforme de la légitime défense de 2017 est une escroquerie.
Il s’agit d’une simple tactique politicienne pour calmer la colère policière en faisant croire aux collègues qu’on leur a donné les moyens de se défendre alors qu’il n’en est rien.
La persécution subie par notre collègue CRS qui n’a eu le tort que de faire son travail, démontre bien l’écran de fumée soufflé par les politiciens qui ont tout changé en 2017 pour que rien ne change en 2018.