Alors que le racket obsessionnel des automobilistes est en marche pour prétendument sauver des vies sur la route, que font les pouvoirs publics pour préserver la vie des policiers ?
Le taux de suicide chez les policiers est de 36 % supérieur à celui de la population générale.
Selon l’administration, les policiers se donnent la mort pour des raisons privées et non professionnelles.
Il serait intéressant de connaître le taux de suicide chez les politiciens.
Très généreusement rémunéré, nourri de mets raffinés, exerçant son activité dans les fastueux palais de la République, son intégrité physique et sa sécurité juridique surprotégées, retraites en forme de parachute doré, le politicien ne connait pas la crise.
Cela contraste avec la vie du policier, payé au lance-pierre et accueilli avec des pierres dans les cités, nourri aux ogm, travaillant dans des locaux insalubres au contact de toute la lie de la société, risquant sa vie ou sa liberté à chaque instant, critiqué et montré du doigt en permanence, écrasé par sa hiérarchie.
S’il est interdit de faire du politicien bashing, le flic bashing est devenue quant à elle, une pratique nationale à laquelle tout le monde s’adonne à cœur joie (où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir).
Si nos 25 collègues s’étant donnés la mort depuis le 1er janvier avaient été parlementaires au palais du Luxembourg ou au palais Bourbon et non flics, se seraient-ils tous flingués ?
Le métier (et ses retentissements sur notre vie privée) est l’unique raison d’une surexposition au risque de suicide dans notre profession.
Au lieu de réclamer des effectifs pour remplacer les collègues qui se flinguent ou qui sont mis en examen, il faudrait déjà commencer par s’occuper du bien être des fonctionnaires en place.
Le cas Gérard Collomb résume toute la problématique. Dans son discours de départ, l’ex-ministre a clairement décrit l’état de délabrement de notre Nation en matière de sécurité et de fractures.
Gérard Collomb savait donc la vérité. S’il connait cette vérité là, il ne peut ignorer la vérité sur ce qu’est devenu le métier de policier.
Pourtant son choix, comme celui de ses prédécesseurs, a été de ne rien faire, si ce n’est carrière.
La petite phrase sur la police apaisée est donc bien pure démagogie..