Lettre ouverte du syndicat France Police – Policiers en colère à l’ensemble des syndicats de police prenant part actuellement à l’intersyndicale

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Messieurs les secrétaires généraux,

Le 2 octobre dernier, nous avons réuni à Paris 27.000 collègues pour une marche de la colère sur la base d’une série de revendications prioritaires communes, définie ensemble, lors des réunions préparatoires de l’intersyndicale.

Fidèle à ses engagements, le syndicat France Police – Policiers en colère s’associe depuis hier aux actions de grogne sociale menées conjointement avec vous dans les services de police, partout sur le territoire.

Mais à vous écouter et à lire vos tracts, il semblerait que nos actions communes ne portent plus que sur une seule et unique revendication, celle des retraites.

Le verdict rendu dans l’affaire de nos collègues brûlés vifs à Viry-Châtillon en 2016, la vague de dépressions et de suicides dans nos rangs ou encore l’humiliation subie de nous payer une infime partie de nos heures supplémentaires à un taux horaire proche du Smic, démontrent, si besoin en était, que la destruction de notre régime spécial de retraite n’est qu’une goûte d’eau dans l’océan de nos maux actuels.

Les actions débutées hier conjointement ensemble ont-elles pour objectif d’obtenir satisfaction sur la totalité des revendications portées par l’intersyndicale le 2 octobre dernier ? Ou les principaux syndicats de police comptent-ils encore se coucher dès que le gouvernement aura fait quelques concessions concernant nos retraites ou que la CFDT aura dit amen à monsieur Delevoye ?

Le syndicat France Police – Policiers en colère appellent les grands leaders syndicaux dans la police nationale à clarifier leur ligne et à dire précisément aux policiers pourquoi on leur demande de se mobiliser.

Avant l’acte 1 du 17 novembre 2018, vous étiez, pour la plupart, tous Gilets jaunes, appelant même à la grève des PV en soutien du mouvement.

Mais face aux casseurs infiltrés, rarement interpellés ou bénéficiant de sanctions pénales très clémentes, vous avez immédiatement changé votre fusil d’épaule. Bilan ? Les policiers ont perdu sur tous les tableaux.

Les Gilets jaunes n’ont pas obtenu gain de cause sur des revendications qui auraient pourtant profité à tous nos collègues. Et dans le même temps, nous avons dû subir une année professionnelle cataclysmique avec des milliers de policiers blessés ou se retrouvant sous la menace de sanctions administratives et pénales en raison de la gestion des maintiens de l’ordre.

En décembre 2018, au plus fort de la crise des Gilets jaunes, nous aurions pu tout obtenir du gouvernement. Mais trois d’entre vous ont fait le choix de vendre les collègues pour un plat de lentilles en signant, à la va-vite, un protocole d’accord très mal négocié.

C’est pourquoi il faut éviter de retomber dans les pièges et les erreurs du passé. Nous devons définir ensemble une stratégie commune claire et le dire haut et fort. C’est le minimum de transparence que nous devons à nos collègues.

Dans l’attente de vous lire, recevez, mes chers collègues, l’expression de mes sincères amitiés syndicales et toute l’affection de nos militants.

Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France Police – Policiers en colère.