
Sur les trois dernières années (2017, 2018 et 2019) environ 2.670 homicides volontaires ont été commis en France métropolitaine. Mais étonnamment, l’ultra-majorité de ces affaires ne bénéficie d’aucune couverture médiatique sérieuse.
La plupart des procès pour terrorisme sont passés sous silence pour éviter de stigmatiser les islamistes et d’affoler la population.
Malgré l’atrocité de leurs crimes, le couple de pédophiles sanguinaires Michel Fourniret et Monique Olivier n’occupe qu’une part infime du paysage judiciaire médiatique comparativement à Jonathann Daval. Idem pour les diaboliques Berkane Maklouf et Cécile Bourgeon.
Ne parlons même pas des affaires concernant les tueurs de policiers ou de gendarmes qui, pour les médias, n’existent tout simplement pas.
Alors pourquoi cette hystérie médiatique autour d’une affaire aussi tristement banale que l’affaire Daval ? Plusieurs pistes peuvent être envisagées.
1° Pendant que les médias parlent en boucle de cette affaire, ils évitent d’aborder des dossiers plus graves ou plus sensibles, susceptibles de faire monter le sentiment d’insécurité dans l’opinion publique. Un Jonathann Daval est, a priori, moins dangereux pour la société qu’un terroriste ou qu’un tueur en série..
2° Une analyse plus psychologique pourrait conduire à penser que les médias aiment brûler ce qu’ils ont adoré. Avant que Jonathann Daval ne soit mis en cause, les chaînes d’info ont bien fait pleurer dans les chaumières avec les larmes du mari et de la famille. De « bons clients » comme on dit dans le milieu journalistique. De grands moments de télé-réalité judiciaire, biens voyeuristes et biens racoleurs. Bref, de la bonne télé-poubelle comme l’aime tant la ménagère de moins de cinquante ans. C’est bon pour l’audimat !
3° Comme pour l’affaire Jacqueline Sauvage (droit à la légitime défense pour les femmes victimes de leur conjoint), les féministes voient ici l’occasion d’instrumentaliser ce dossier. Il faut dire que Jonathann Daval est le candidat idéal pour transformer un crime passionnel* en féminicide sans prendre le risque de stigmatiser les racailles de cités qui battent leurs conjointes ou lynchent les femmes habillées trop court dans la rue ou mangeant un sandwich en journée pendant le Ramadan.
L’Establishment est ulcéré par le film Hold-up, jugé complotiste. Mais si ce documentaire fait autant de vues sur le web, c’est parce que les Français ne font plus confiance aux médias qui, bien souvent, désinforment plus qu’ils n’informent.. La surmédiatisation de l’affaire Daval en est l’exemple criant.
* Nous utilisons ici l’expression « crime passionnel » dans la mesure où ce terme est largement connu du grand public. Juridiquement, le crime passionnel n’existe pas. Cette expression est d’ailleurs l’objet de vives polémiques. Certaines parties civiles ou associations féministes voient dans cette expression une forme de minimisation des faits et la possibilité pour le prévenu de bénéficier de circonstances atténuantes. Or, dans le code pénal, le meurtre ou l’assassinat sur conjoint est, au contraire, une circonstance aggravante. Ajoutons que dans le système pénal français, l’individualisation de la peine est la pierre angulaire du droit comme le non cumul de peine. Dès lors, le mobile, les circonstances et la personnalité des protagonistes rentrent forcément en ligne de compte pour le prononcé du verdict.