Rodéos urbains à moto, refus d’obtempérer… Combien faudra-t-il encore de blessés et de morts sur les routes pour durcir la législation???

Durant ces dernières 72 heures:

  • Lyon, tentative d’homicide sur un policier après un refus d’obtempérer, un autre policier ouvre le feu, l’individu parvient à prendre la fuite.
  • Bordeaux, un policier blessé suite à un refus d’obtempérer,
  • Vallauris, Kamilya, une jeune fille de sept ans entre la vie et la mort percutée par un conducteur à moto effectuant une roue arrière.
  • Nanterre, une femme grièvement blessée par le conducteur d’une moto lors d’un rodéo urbain.
  • Wingles, Pas de Calais, un policier trainé sur plusieurs mètres par un chauffard refusant d’obtempérer.
  • Toulouse, deux policiers municipaux percutés par un chauffard refusant d’obtempérer.

Quels seront les prochains qualificatifs utilisés par la classe politique sur les réseaux sociaux ou devant les médias pour condamner ces comportements criminels que les forces de l’ordre ne parviennent pas à endiguer sur les routes Françaises et dont elles sont les premières victimes ? Manque de moyens, cadre juridique inapproprié et insuffisamment protecteur pour les FDO dans de pareilles situations…

Les policiers et les gendarmes sont pieds et poings liés face à ce fléau et ce malgré les annonces et les opérations mises en place (contrôles routiers, « anti-rodéo »), qui ne permettent pas davantage de stopper un véhicule deux roues dangereux en circulation qui refuse de s’arrêter, l’interdiction étant faite aux FDO d’utiliser du matériel de type herses, de faire barrage à l’aide d’engins motorisés ou d’utiliser tout autre moyen ( de type flashball, lanceur 40, lacrymogène, arme létale, etc…) pour stopper la course folle d’un véhicule une fois celui-ci isolé.

Tout comme lors d’un contrôle routier, seul le corps du policier, du gendarme est autorisé pour faire barrage à un véhicule en circulation. Concernant les « poursuites », en voiture ou en moto administratives, celles-ci sont strictement interdites (hormis lors de faits d’une particulière gravité, évasion d’un individu armé ayant l’intention d’attenter à la vie d’autrui, auteur d’un crime de sang). Ces restrictions, laissent seuls face à leurs responsabilités les policiers, les gendarmes qui tenteraient de stopper un « potentiel criminel de la route » par tout moyen susceptible de le blesser gravement ou mortellement, au risque de devoir comparaitre devant les tribunaux après qu’ils aient été mis au pilori en qualifiant leur action « d’inexplicable et d’inexcusable ».

Alors que :

  • 35% des effectifs de la Police Nationale et de la Gendarmerie démissionnent durant les cinq premières années (en raison des conditions de travail dégradées et inadaptées, des risques et des difficultés liés à l’exercice de la profession ainsi que la crainte légitime de poursuites pénales trop élevées à leur encontre que cela pourrait engendrer, etc…).
  • Le manque d’intérêt pour ces professions est patent, les vocations de plus en plus rares.

Comment ne pas s’interroger sur le manque d’engouement que suscite chez les jeunes ces métiers qui garantissent en l’état actuel et quasiment à coups sûrs, une carrière pavée de blessures, d’agressions, de suspicions, de mises en cause, de sanctions, de condamnations, si par chance on ne meurt pas durant l’exercice de son métier ?

Depuis ces dernières années, il est à déplorer le nombre croissant de victimes innocentes de ces criminels sur les routes, l’augmentation du nombre de policiers et gendarmes blessés gravement ou tués par ces fous lors de ces refus d’obtempérer. En revanche nous ne constatons aucun changement radical, ni mesure concrète accompagnée d’une réponse pénale ferme et dissuasive.

Source France info: « Selon le tout premier rapport officiel du SSMSI publié en avril 2024 sur le sujet, les FDO ont été confrontées à 23100 refus d’obtempérer en France en 2023 soit environ 63 par jour. En 2023 4400 refus d’obtempérer ont exposé une personne à un risque de mort ou d’infirmité permanente (ce sont des refus d’obtempérer aggravés), soit 12 par jour en moyenne. Les refus d’obtempérer aggravés représentaient en 2023 21% de la totalité des refus d’obtempérer recensés ».

Nous précisons que ce rapport ne fait pas état des victimes blessées physiquement, hospitalisées, supportant des séquelles légères ou souffrant d’un traumatisme psychologique. Néanmoins il révèle qu’1/4 à 1/5ème de ces faits est à l’origine de victimes infirmes ou tuées.

C’est pourquoi, il nous apparait urgent, au regard de ces raisons et pour répondre à la demande des citoyens, que l’ensemble des groupes politiques et parlementaires mènent une réflexion permettant d’ élargir le champs d’action des FDO en matière de délits routiers, notamment lors de la fuite d’un véhicule mettant en danger la vie des autres usagers et ainsi assurer la sécurité des agents (tant physiquement que juridiquement) en proposant une « légitime défense renforcée » mais aussi une « présomption d’innocence renforcée » pour les forces de sécurité qui interviennent quotidiennement au péril de leurs vies (police, gendarmerie, police municipale) ainsi que le retour des peines planchers systématiques lors d’atteinte à l’intégrité physique des FDO et l’application stricte et systématique par les magistrats des articles L 236-1 à L 236-3 du CR réprimant les faits de rodéos motorisés d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende, doublé lorsque les faits sont commis en réunion et porté jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende en présence de circonstances aggravantes.

Certains détracteurs des FDO déclareront dans les médias qu’il n’est pas bon de « réagir à chaud » ou qu’il s’agit « d’une ignoble récupération politique », il n’en est rien nous concernant, notre objectif est uniquement d’appeler l’attention des législateurs afin qu’ils prennent conscience de l’ampleur et de la gravité du phénomène, pour qu’ils s’en saisissent et prennent leurs responsabilités face aux citoyens, comme le font les FDO chaque jour, pour enfin les doter véritablement d’outils juridiques et matériels pour combattre efficacement ce fléau qui conduit à des drames.

Nous entendons régulièrement des déclarations de personnalités politiques, d’intervenants « pseudo » spécialistes, experts en tout genre, qui dénoncent et condamnent une volonté d’octroyer un permis de tuer aux FDO ou le risque encouru de positionner les forces de l’ordre au dessus des lois; Tout ceci ne semble être qu’ un prétexte idéologique en incohérence avec la réalité du terrain et la vie des citoyens ordinaires, qui refuse de tenir compte de l’augmentation des violences physiques faites à l’encontre des FDO, mais aussi du fait que, contrairement au reste de la population, les hommes et les femmes qui constituent la police, la PM et la gendarmerie sont « mandatés » par l’Etat pour assurer une mission de sécurité publique étant entendu qu’ils sont le dernier rempart face à un ensauvagement de notre société et à des comportements criminels. A moins qu’il ne s’agisse de la part de ces privilégiés d’une volonté d’occulter cet épineux sujet et de balayer d’un revers de main ces drames auxquels ils contribuent en persistant à ne pas vouloir légiférer sur le renforcement des pouvoirs de police, à condamner toute action des FDO, à vouloir désarmer la police au prétexte qu’elle tue… En tenant ces discours lapidaires, ils délivrent pour le coup, à leur tour un véritable permis de tuer à des criminels.

Il y a urgence !!! Notre unique combat est qu’il y ait moins de victimes et davantage de fous du volant hors d’état de nuire.